Les Hôtes illustres de Plombières-les-Bains

Labiénus lieutenant de César

Une importante voie romaine existait entre Luxeuil-les-Bains et Remiremont, et un “Camp de César” était établi sur le plateau. La découverte des sources chaudes de Plombières-les-Bains est associée à une légende selon laquelle « Labiénus, en hiver, dans les environs du lieu où les eaux chaudes s’échappent du sol, vit un de ses chiens revenir à lui le corps mouillé et tout fumant. Il s’étonna du phénomène et voulut en connaître la cause ; il fit rebrousser chemin à l’animal, qui le conduisit à une source chaude. C’était, prétend-on, la source qui s’appelle aujourd’hui la Fontaine du Crucifix. » Théophile Gautier « Les Vosges » – 1860

Montaigne (1533 – 1592)

Ce brillant philosophe, humaniste, mondialement connu pour ses “Essais“, vint à Plombières-les-Bains en septembre 1580. Dans son « Journal de Voyage en Italie », il relata son séjour. Il logea à l’Hostellerie de l’Ange (actuellement 7-9 rue Stanislas) et fut le précurseur des cures de boisson en buvant 9 verres d’eau chaude par jour pour soulager la gravelle dont il souffrait.

Le Duc Stanislas (1677 – 1766)

Ancien roi de Pologne dernier duc de Lorraine (1737-1766), Stanislas Leszczynski, embellit Plombières-les-Bains en la dotant de promenades ombragées (Promenade des Dames et Petite Promenade, place Maurice Janot actuelle). Il fit également construire un des plus beaux édifices de la ville, le Palais Royal dénommé aussi Maison des Arcades.

Ces travaux furent accomplis pour agrémenter les séjours de ses petites-filles, filles du roi Louis XV, Adélaïde et Victoire, venues à Plombières-les-Bains en 1761 et 1762.

Voltaire (1694 – 1778)

Le célèbre écrivain et philosophe, fréquenta à plusieurs reprises la station thermale entre 1729 et 1755. Logeant place du Bain Romain, en compagnie de personnes cultivées et spirituelles, y trouvant plaisirs de la table et de la conversation, un tel cadre ne pouvait lui déplaire ! Et pourtant ses opinions sont parfois contradictoires. Tantôt le voilà impatient de retrouver ses amis et amies « en ce véritable paradis », tantôt il clame « son ennui, la tristesse du site, la rigueur du climat ».

Beaumarchais (1732 – 1799)

En 1780, Caron de Beaumarchais, écrivain et philosophe du siècle des Lumières, est à la tête de la papeterie de Plombières-les-Bains qui fut en activité de la fin du XVIe siècle aux années 1820 (site de l’ancienne usine de Pruines, à l’Est de la ville). Venant fréquemment surveiller ses affaires, il est rapporté qu’en 1782, il fit jouer sa pièce “Le mariage de Figaro ” en privé devant un public choisi. Une place porte son nom, c’est la place devant la Mairie.

Robert Fulton (1765 – 1815)

Cet ingénieur américain fit en 1802 à Plombières-les-Bains, sur la rivière l’Augronne, l’essai de la maquette de son premier bateau à vapeur en présence de Joséphine Bonaparte en cure à Plombières-les-Bains au même moment. La petite embarcation, de 50 à 60 cm de longueur, navigua aisément sur le cours d’eau qui à l’époque entourait les Promenades des Dames. L’expérience fut couronnée de succès devant une foule enthousiaste.
La rue parallèle aux Promenades porte son nom, et une stèle place Beaumarchais rappelle cette expérience.

Alfred de Musset (1810 – 1857)

En 1845 Alfred de Musset, célèbre poète romantique, séjourna dans les Vosges plusieurs mois. À l’invitation du préfet il l’accompagna à Plombières-les-Bains, dans sa résidence d’été, qui était le Pavillon des Princes. « On me dit que je trouverai à Plombières plusieurs genres de sylphides. Si j’y découvre par hasard l’objet qui doit me fixer pour la vie, je vous en ferai part sous le sceau du secret avant que tout le monde le sache » écrivit-il à son ami, Alfred Tattet

Hector Berlioz (1803 – 1869)

Souffrant de troubles digestifs, Hector Berlioz fit deux cures à Plombières-les-Bains, en 1856 et 1857 au même moment que l’empereur Napoléon III qu’il rencontra à plusieurs reprises lors de bals, soirées, concerts. Une lettre à sa sœur du 4 août 1857 nous apprend qu’il écrivit une partie de son opéra « Les Troyens » à la Fontaine Stanislas, lieu de promenade très prisé des hôtes de la station (au départ du Parc Impérial). Un passage porte son nom près de la place Maurice Janot où se dresse l’ancien Casino de Plombières se dénommant aujourd’hui “Espace Berlioz”.

Eugène Delacroix (1798 – 1863)

L’artiste peintre Eugène Delacroix, fit deux cures à Plombières-les-Bains, en 1857 et 1858. Tout comme Berlioz, il rencontra l’empereur Napoléon III qui lui aussi séjournait à Plombières. Les notes quotidiennes de son journal témoignent des plaisirs que lui procurèrent ses nombreuses promenades « ..j’y ai fait des découvertes charmantes, des rochers, des bois et surtout des eaux, des eaux dont on ne peut se lasser… quel charme grandiose, je ne pouvais m’arracher à tout cela. »

Théophile Gautier (1811 – 1872)

Écrivain et grand voyageur,Théophile Gautier, vint à Plombières-les-Bains sous le Second Empire. Il fit une charmante description de la ville et de sa région, dont le texte est paru en 1860 dans le livre « Les Vosges ».

« Plombières, bâtie sur la source même qui la fait vivre, se resserre dans le creux d’une étroite vallée que dominent des montagnes verdoyantes plantées de sapins et de hêtres… Entre ces deux murailles, Plombières ne peut que s’allonger, et ses rues suivent la forme que le terrain leur impose. »

Guy de Maupassant (1850 – 1893)

L’auteur de « Une vie », « Bel Ami », et d’une multitude de nouvelles dont « Boule de Suif », « La parure », etc. vint en cure à Plombières-les-Bains en 1890. Son traitement lui procura un mieux-être général qui lui fera dire « Il y a dix ans que j’aurais dû venir ici ».

Louis Français (1814 – 1897)

Né à Plombières-les-Bains le 17 novembre 1814, Louis Français est le plus célèbre de tous les Plombinois !

En 1834 il est élève à l’atelier de Jean Gigoux, il apprend la lithographie et la gravure sur bois. Un enseignement qui lui va permettre de vivre de son crayon en tant que dessinateur et illustrateur. En 1836 sa rencontre avec Corot va être décisive. Il devint son élève et suivant son exemple, Louis Français va poser son chevalet en forêt de Fontainebleau, près de Barbizon devenant un des pionniers de ce que l’histoire de l’Art appelle « L’École de Barbizon ». Exposant au Salon Officiel des Beaux Arts dès 1837, ses nombreuses récompenses font de lui l’un des peintres de paysage les plus réputés de son vivant. En 1890, consécration de sa carrière : il reçoit la médaille d’honneur au Salon et est élu membre de l’Académie des Beaux Arts.

Décédé à Paris le 28 mai 1897, il sera inhumé au cimetière de Plombières le 30 mai. Ses amis et admirateurs décident d’élever un monument à sa mémoire dans sa ville natale. C’est le monument Louis Français inauguré le 18 août 1901, œuvre du statuaire, grand prix de Rome, Émile Peynot.
À Plombières, un square et une rue portent son nom et sa maison est devenue le Musée Louis Français.